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Vie, folklore et loisirs au Maroc

Vie, folklore et loisirs au Maroc ( dans les années 70 )

Les simples couchers de soleil au Maroc sont un phénomène de la nature. Le soleil forme comme une sphère rouge et les rares nuages incandescents semblent s'enflammer. L'horizon prend des teintes allant du bleu azur au mauve et du jaune orange au rouge cuivré

Le folklore marocain fait partie de la vie de tous les jours. Et pour le touriste, la place Jma ef Na  de Marrakech est unique au monde ! Du matin au soir mais surtout en fin de journée, Berbères, arabes, noirs font cercle avec curiosité autour d'un conteur, d'un acrobate ou tout simplement d'un charmeur de serpents. L'écrivain public attend ses clients. On peut même y trouver des guérisseurs ou des arracheurs de dents qui étalent leurs instruments rudimentaires et leurs trophées à même le sol.
Le folklore est l'objet de la sollicitude des pouvoirs publics. Il est encore vivant et les fetivals de Marrakech et de Mknès permettent aux visiteurs de mieux connaîtreles chant et des chroniques improvisées racontant les menus événements de la vie dans les tribus.
La fête du trône, le 3 Mars est l'occasion de grandes réjouissances populaires. Chaque commerçant, chaque artisan est obligé d'arborer drapeaux du pays et photos du roi. Circulent alors, sous la canicule, devant la nonchalante désinvolture des habitants, sous la luminosité intense de l'atmosphère, les consommations courantes lors des fêtes, le thé et plusieurs variétés de gâteaux au miel, aux amandes.

Il existe en de nombreux points du Maroc et dans les campagnes des réjouissances publiques à caractère rural et religieux appelés moussems.
A Sidi Ali, près de Meknès se trouve le Lourdes Muslman avec sa source miraculeuse. Il s'agit ici de séances d'exorcisme.
L'un des plus célèbres moussems est celui de Moulay Bouslem sur la côte Atlantique. Il attire une foule nombreuse et surtout, les femmes viennent y accomplir un rite religieux lié à la crainte de la stérilité en se baignant dans les vagues de l'océan.
Ces moussems sont souvent accompagnés d'une fête profane avec différents manèges. Des daseuses berbères, le visage pudiquement voilé mais le corps presque nu se contorsionnent dans une danse du ventre des plus lascives. Beauté des femmes au charme secret, mélange d'espièglerie et de provocation lasciveL'hystérie déferle sur l'assistance qui ondule au même rythme au son des tambourins. Les hommes avancent penchés en avant et frappent du pied, chorégraphies sommaires inspirées des sourdes vibrations du tam tam et se retirent sur un cri guttural.Toutes ces fêtes sont couronnées par la fantasia, impressionnant spectacle équestre qui rappelle les anciens combats entre tribus. Sur la piste les cavaliers lancent leurs chevaux au galop contre un ennemi invisible. Des petits chevaux nerveux, difficilement maîtrisés par des cavaliers tout aussi fougueux. Grondements sourds de la chevauchée, élan fou, nuage de poussière, ils passent botte à botte, flanc contre flanc, les vêtements des hommes gonflés drerrière eux. Au plus fort de la charge le chef pousse un grand cri et les doigts se crispent sur les détentes. Les cavaliers freinent alors brusquement leurs montures qui se cabrent dans la poussière.Tout ceci est impressionnant mais n'est qu'un jeu pourtant ! Aussitôt un nouveau groupe de cavaliers se prépare à prendre le départ dans les nuages pas encore tombés et dans l'odeur de poudre blanche.
Un simple mur peut parfois être sacré. Des femmes viennent y suspendre des ex-voto, de longues tresses de cheveux roux de henné liés par des fils d'argent, des hommes y mettent des pans de burnous.

Archaïsmes et contrastes

Le Maroc n'est pas seulement un pays chaud et aride. On y trouve un peu tous les climats. la gêle comme le neige.
Nous avons connu Meknès couverte de neige. Un matin, au réveil nous avons vu la ville encore endormie, transformée, poudrée de blancC'est pourquoi Lyautey disait du Maroc : "
C'est un pays froid sous un soleil chaud ".  L'été des bouffées d'air sont brûlantes et suffocantes quand elles arrivent du sud comme de la porte d'un four brusquement ouverte. Les gens aménagent leurs caves.  pour y passer la journée.

Plus au nord, la rocaille et le sable brûlant cèdent la place à des terres plus riches. Mais au nord comme au Sud, au détour d'une rue ou en rase campagne, parfois vous avez l'impression de revenir plus d'un siècle en arrière. C'est un mode de vie encore souvent archaïque où le quadrupède a visiblement la priorité sur le bipède. Les ânes surchargés vont à la queue leu leu dans les ruelles des médinas. Toutes les lois de l'équilibre sont scandaleusement défiées; les fardeaux oscillent sans que personne ne s'inquiète. Cela cahote, balance, penche à faire peur mais ça tient et même ça avance.

Du haut du minaret des mosquées, la voix des muezzins trouble le silence le jour comme la nuit. Chaque fois que l'homme lance son cri monocorde la population ressent comme un mélange de peur et de nostalgie.
- Une heure de passée lance  le musulman. Encore une, mes frères.
Les femmes parfois lancent des " you you ! suraigüs, les ânes leurs braiements peu musicaux, au milieu des odeurs d'épices.

Sous le soleil implacable d'Afrique, certaines maisons aux murs badigeonnés de chaux n'ont ni eau courante ni électricité. Quant aux meubles, ce sont de ravissants tapis en laine et des coussins aux teintes criardes, brodés d'or et d'argent, une table basse mais rarement une penderie.
Dès le lever du jour, on entend la clochette du marchand d'eau qui commence sa tournée, le bruit des premières charrettes. les uns vont vendre des beignets aux ouvriers avant le travail. Les petits cafés dressent leurs tables à l'ombre. Des mendiants psalmodient le coran et tendent la main.

Une des grandes richesses du Maroc, c'est sa jeunesse. Le voyageur est partout frappé de se voir entouré d'une marmaille même dans des zones qui semblent désertiques. Des enfants riants, curieux. Un marocain sur 7 a moins de 20 ans.
Le touriste malheureusement n'est pratiquement jamais libre de se promener sans guide local. S'il refuse il est trouvé impoli. On peut se venger sur sa voiture, essayer de le voler, de lui mentir et il reste tout au long de son parcourt accompagné de garçons qui l'orientent vers de véritables cavernes d'Ali Baba. Si le client ne désire rien acheter les vendeurs s'acharnenet sur lui. Les supplications deviennent exaspérantes et les jeunes guides sont vexés, se sentent déshonnorés. Ces jeunes, de mèche avec les vendeurs vous conseilleront dans vos achats, ils marchanderont pour vous en défendant en apparence vos intérêts et surtout les leurs car si vous achetez cher, leur commissions sera plus grande. Quant au commerçant il sera déçu si vous ne marchandez pas.  Cela fait partie d'un rite et il a fixé le prix de départ en fonction de cette discussion. Il arrive même que le marchand content d'avoir eu un adversire corriace, offre à son client le traditionnel thé à la menthe. Il verse à longs jets le liquide ambre, élevant très haut la théière fumante pour en interrompre soudain le versement d'un coup sec du poignet : rite séculaire, symbole de communion de tout un peuple. Le breuvage est sucré, fortement aromatisé.
Le mur de la vie privée des marocains est un des plus hauts qui soit. Cela s'explique par l'influence de la religion musulmane. Il est très mal vu pour les hommes d'avoir des conversations avec des femmes. Celles qu'on rencontre dans les rues d'ailleurs sont fagotées de telle sorte qu'il est difficile de savoir si elle sont attirantes ou non ! Elles ressemblent à des paquets de tissus recouverts d'une djellaba qui dissimulent toutes leurs formes. Restent les prunelles dont chacune fait l'usage qui lui plaît !! L'homme est couvert aussi de sa djellaba et porte la traditionnelle chechia. Mais il s'accomode des tenues européennes : un modernisme que l'homme des villes apprécie comme témoins de deux civilisations qui cohabitent. Pourtant on se salue avec courtoisie selon la tradition. On presse sur ses lèvres la main avec laquelle on vient d'effleurer les doigts tendus. Les longs préambules existent encore avant d'en venir au sujet de leurs préoccupations.
Quand on se promène dans les médinas, on se rend compte à quel point le marocain se soucie peu de la façade extérieure. Une porte de bois bardée de fer défend l'habitation contre les importuns. On longe des murs interminables luisant du contact des générations d'êtres humains, dans ces ruelles étroites, on pense en européens à des prisons et l'on éprouve un curieux sentiment de désolation.
Pourtant, derrière ces murs, dans ces rues étroites aux petites portes, les maisons peuvent être ravissantes, somptueuses même, parfois, elles cachent des jardins parfumés où murmure l'eau des vasques et des fontaines. Les villas ont des colonnades blanches et on imagine le musulman régnant sur un univers soumis de femmes cloîtrées. Cela s'explique en remontant aux origines de la vie musulmane, au rôle tout particulier d' l'homme considéré comme chef de famille et à celui étroitement défini de la femme. Les hommes mangent servis par les femmes qui mangent plus tard ... Mais  tout cela n'est pas tout à fait vrai. Par les terrasses, les femmes échangent nouvelles et commentaires, mais cette liberté de la terrasse et avec elle une tradition du Maroc est en train de disparaître. Les bourgeois partent pour la ville européenne et les dégradations s'en suivent dans les demeures délaissées.
La polygamie qui avait dit-on pour origine le taux de mortalité infantile a bien diminué et coûte cher en dots. La jeune fille de bonne famille exige de l'homme la somme minimale de millions de centimes. Beaucoup de marocains sont aujourd'hui monogames pour ces raisons essentiellement économiques. De plus s'ajoutent les frais occasionnés par chaque mariage qui selon la tradition se font en grande pompe et durent plusieurs jours. Le nombre d'enfants dans un foyer avec plusieurs femmes reste considérable. Cela ne veut pas dire non plus qu'il n'y a qu'une femme car il est responsable de sa mère, de sa belle-mère et mêm de ses domestiques. De plus il faut loger les veuves, les orphelines...

Dans ce monde encore moyennageux, et pauvre, le modernisme fait son apparition. Certains jeunes osent annoncer qu'ils s'affranchiront de l'Islam mais alors ils provoquent d'importantes réactions familiales ! Dès 1947, la fille aînée du sultan était apparue dévoilée en public au grand scandale des bien-pensants. Aujourd'hui les femmes ont un rôle de plus en plus grand. Elles ont beaucoup de courage et gagnent souvne tl'argent du foyer.
Il n'y a pas de femme seule au Maroc. Chacune est prise en charge par un mari, un frère ou même un oncle.

Le marocain enfin adore ses enfants. Il a tendance à les gâter. Les enfants pauvres ont un ardent désir d'apprendre et n'hésitent pas à faire  des kms pour se faire instruire.

Origines de cette civilisation

Le Maroc avait plus de 11 milliards d'habitants. Les origines de la civilisation marocaine sont diverses. l'influence des romains a été importante. De leur présence au Maroc, il reste les ruines d'une ancienne capitale, Volubilis.
Et tout près de Volubilis, Meknès entourée d'une enceinte de murailles de 40 km de longueur qui représente des temps plus récents. cette vielle a connu son essor sous le sultan Moulay Ismaïl, cotemporain de Louis 14. Mais la plus ancienne des cités impériales du Maroc musulman, Fes est devenue la capitale intellectuelle et religieuse du Maroc contemporain.

La majorité des marocain sont d'origine Berbère ( 85 % ) et non arabe. Les berbères ont leur propre langue, habitent surtout les zones rurales et montagneuses. parfois ils habitent dans des bourgs fortifiés ( les ksours ), parfois ils sont nomades.
La minorité arabe habite principalement dans les villes. Malgré leur nombre relativement restreint, les arabes ont réussi à répandre l'usage de leur propre langue et à apporter la religion islamique aux berbères. Les noirs sont d'origine soudanaise, sénégalaise, maurtanienne et descendent d'anciens esclaves. Les juifs se trouvent comme les arabes surtout dans les villes.
Le brassage des origines et des pensées est fait en partie mais chacun rappelle fièrement ses origines. Beaucoup sont devenus muslmans mais il y a différents rites qui restent. Dans l'ensemble la religion et la vie quotidienne sont inséparables..

La plus grande faute que l'on puisse commettre avec le marocain c'est d'oublier d'être poli. Ils sont d'une parfait tolérance pour les usages des autres mais ils n'acceptent pas un manque de respect à leur égard. Eux-mêmes adressent un amical et courtois salut.

Arts

L'Islam est aussi à l'origine d'une décoration picturale. Dans les arts musulmans si peu figuratifs, la nature n'apparaît que sous forme stylisée.  Par contre la décoration géométrique abonde et les hauts murs, les plafonds sont en bois volontiers travaillés. L'art s'adapte à l'ornementation, il s'intellectualise et pousse à la réflexion.
Des balcons sculptés s'avancent avec des moucharabiehs.

Aventures

Mais le Maroc est plein de surprises. Vous pouvez brusquement être projeté dans un fossé par une voiture ou par les motards de la police. Ces rabatteurs en principe sont là pour la morale : une femme qui se permet de faire du vélo, ou encore parce qu'une personne de haut rang ou même le roi va apsser en voiture. Enfin, il y a ceux qui inventent une histoire, ils vous arrêtent parce qu'ils sont soi-disant en panne, vous remercient, vous offrent d'assister à un mariage... Pour vous voler !!!
Des rabatteurs aussi à l'arrivée des bateaux, des avions prennent vos bagages  pour amener les gens à telle ou telle pension en faisant payer chèrement leur aide. Si vous ne connaissez pas les prix, vous découvrirez qu'un simple porteur à pied vous a coûté plus cher qu'un taxi!!!

Agriculture

En France, sur les marchés, les oranges ont l'air tristes, elles sont pâles. A l'heure où elles arrivent, c'est en plein hiver pluvieux.
Pour bien connaître les oranges, il faut les avoir vues sur place, au Maroc, sous le soleil, dans les petits bois, les vergers d'orangers. Là, elles sont belles ! Dans le feuillage sombre, les fruits ont de l'éclat.
Les bananiers agités par quelque souffle. Carrés dans les jardins de menthe, de fèves ou de tomates arrosés par des séguias.

La  terre aride du Sud marocain n'offre qu'une maigre nourriture aux troupeaux. Les chèvres grimpent dans les arganiers à la recherche des fruits qu'elles aiment.
La vie humaine se plie aux exigences de la terre et du climat. Ainsi les nomades errent à la recherche de l'eau et de quelques rares herbes sèches pour les animaux.


Date de création : 21/02/2019 . 07:46
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